Helen Donath (Friederike), Adolf Dallapozza (Goethe), Martin Finke (Lenz), Gabriele Fuchs (Salomea), Maria Stadler (Magdalena), Gustl Datz (Brion), Harry Kalenberg (Charles-Auguste, grand-duc de Saxe-Weimar). Orch. de la radio de Munich et chœur de la radio bavaroise, dir. Heinz Wallberg (1980).
CD Warner Classics, coll. Cologne, 5054196055127). Présentation en all. et angl. Pas de livret. Distr. Warner Music.

Pour cette opérette créée à Berlin en 1928 avec Richard Tauber, Lehár met en scène la brève idylle que vécut Goethe lors de ses études de droit à Strasbourg (1770-71) avec Frédérique Brion, fille du pasteur de Sessenheim. L'œuvre, qui s'achève avec la rupture des deux jeunes gens, contient deux morceaux fameux : l'air de Goethe « O Mädchen, mein Mädchen », que Tauber dut répéter cinq fois à la première, et le déchirant « Warum hast du mich wachgeküßt », dans lequel Friederike exprime sa douleur face au caractère inéluctable de la séparation. Très investis dans leur rôle respectif, Helen Donath et Adolf Dallapozza confèrent beaucoup de charme et une tristesse infinie à cette histoire d'amour impossible. Sur le plan vocal, ils sont à leur zénith, tout comme l'autre couple de l'ouvrage, Lenz et Salomea, interprétés par les radieux Martin Finke et Gabriele Fuchs. À la tête de  l'orchestre de la radio de Munich, Heinz Wallberg offre une lecture passionnée de la superbe partition de Lehár. La prise de son manque cependant de naturel : l'équilibre entre les chanteurs et l'orchestre est loin d'être idéal, un peu comme si les micros avaient été placés trop près des solistes. C'est là notre seul regret vis-à-vis d'un enregistrement qui fait honneur à une œuvre attachante et qui mériterait un regain d'intérêt de la part des compagnies lyriques.

L.B.