Tobias and the Angel (Bliss)
Trevor Anthony (Bozru), Carolyn Maia (Rhezia), John Ford (Tobias), Ronald Lewis (Azarias), Jess Walters (Tobit), Janet Howe (Anna), Richard Golding (Raguel), Elaine Malbin (Sara), Roy Patrick (Asmodary), William Lyon-Brown (Beggar). BBC Radiophonic Workshop (électron.), London Symphony Orchestra, dir. Norman Del Mar (live 19.V.1960).
Hands Across the Sky (Hopkins)
Eric Shilling (le Professeur Neutron), Ann Dowdall (Miss Fothergill), Stephen Manton (Squeg), Richard Baker (le Narrateur), Intimate Opera Chamber Ensemble, dir. Antony Hopkins (ca 1960).
CD Pristine Audio PACO 096. Distr. Pristine Classical.

Le micro-label Pristine édite aujourd'hui deux « BBC operas » de compositeurs anglais méconnus - des commentaires de Lewis Foreman sont disponibles sur www.pristineclassical.com.

Sir Arthur Bliss (1891-1975) fut nommé Maître de la Musique de la Reine en 1954. Son catalogue témoigne d'une activité de compositeur - surtout symphonique - très soutenue, même si son opéra The Olympians, créé à Covent Garden en 1949, ne parvint pas à s'imposer. Composé sur un livret de Christopher Hassall d'après l'apocryphe Livre de Tobit (ou de Tobie), Tobias and the Angel déroule ses deux actes au VIIIe siècle avant J.C., et c'est la captation audio de sa création à la télévision anglaise que l'on découvre ici. Malgré la présence d'une bande électronique, c'est un style hétéroclite qui frappe l'oreille, partagé entre une vocalité pseudo-atonale et un symphonisme de péplum hollywoodien, pour une impression d'ensemble édifiante et datée.

Né en 1921, Antony Hopkins est surtout connu outre-Manche pour ses activités de producteur à la BBC et son émission de radio quadragénaire Talking About Music. Créé en 1959, Hands Across the Sky est ici enregistré un an plus tard à la BBC. Contraste complet avec l'opus de Bliss, puisque cet opéra de chambre en un acte (45 mn) sur un livret de Gordon Snell est une comédie de science-fiction, avec petit homme vert de circonstance (qui séduit l'assistante du « professeur Neutron » !). Le langage lorgne souvent du côté du musical plus ou moins jazzy, entre modal néo-classique et touches modernistes. L'enregistrement est néanmoins parcellaire, un narrateur très neutre comblant les manques, quand il faudrait un live pour raviver le charme de cette œuvre désuette.

Dans les deux cas, la réalisation musicale est de qualité, et l'interprétation, convaincue. Mais reste que ce sont deux curiosités marginales, pour chineurs exclusivement.

C.C.