Gocha Abuladze (Belfiore), Davide Fersini (Kelbar), Valda Wilson (Giulietta), Elisabeth Jansson (marquise Del Poggio), Giuseppe Talamo (Edoardo di Sanval), David Steffens (La Rocca), Leon De La Guardia (Ivrea), Daniel Dropulja (Delmonte), Cappella Aquileia, Tschechischer Philharmonischer Chor Brünn, dir. Marcus Bosch (live, 25/28 juil. 2017).
SACD Coviello Classics COV91802. Notice bilingue (all., angl.). Livret trilingue (ital., angl., all.). Distr. UVM Distribution.

Enregistré au Festspielhaus de Heidenheim lors du Festival 2016, ce Giorno di regno ne démérite pas, sans pour autant s’imposer dans la discographie. Le SACD devrait nous garantir une qualité audio supérieure, or la prise de son a tendance à aplatir les reliefs et c’est bien dommage : car l’on sent Marcus Bosch (directeur musical du Festival) à son affaire, menant d’une direction vive et maîtrisée une phalange bien équilibrée et des chœurs également soignés et toniques : l’enchaînement ouverture-introduction est ainsi une promesse alléchante... hélas non tenue par la suite, du point de vue vocal. Car la distribution est très inégale : malgré leur vaillance indéniable, Gocha Abuladze est un Belfiore grisaillant voire tremblant, trop lourd dans le fiorito, et Giuseppe Talamo (Edoardo) offre un ténor engorgé et parfois trémulant ; des deux protagonistes féminines, c’est Valda Wilson qui s’impose, Giulietta pulpeuse et très joliment technicienne, face à la Marquise un peu mûre de timbre d’Elisabeth Jansson. Dans la production de Heidenheim, Barbora Horáková situait l’action dans une pizzeria des années soixante-dix : peut-être la mise en scène, accordée au tonus et au bel esprit de la direction musicale, permettait-elle de savourer autrement ces frustrations vocales. Soulignons l’effort de l’éditeur, qui accompagne son coffret du livret de l’opéra. Pour curieux et collectionneurs avant tout, mais aussi pour l’intérêt d’un Festival qui a de la suite dans les idées : 2016 affichait Oberto, 2018 programme Nabucco et Les Lombards.

C.C.