Melody Moore (Minnie), Marius Vlad (Dick Johnson), Lester Lynch (Jack Rance) Amitai Pati (Nick), Martin-Jan Nijhof (Ashby), Kevin Short (Sonora),  Solistes, Chœur et Orchestre Philharmonique de Tansylvanie Cluj-Napoca, dir. Lawrence Foster

Pentatone PTC 5186778 (2CD). Distr. Bertus.

Une équipe de chant modeste, un chœur et un orchestre itou, un chef avisé que l’œuvre inspire et qui anime le saloon avec à propos, mais sait aussi capturer le drame intime de l’acte II, où tendre l’acmé au Troisième Acte. Est-ce suffisant dans une discographie sensiblement étoffée, entre archives révélées et nouvelles propositions scéniques ? Ces dernières années les captations filmées auront sacré les deux Minnies du nouveau siècle, Eva Maria Westbroek et Nina Stemme. Or Pentatone a tenu à enregistrer sa Fanciulla justement pour Minnie.

Melody Moore de son grand soprano égal au timbre plein, aux mots justes, est assurément une fanciulla de grande venue, qui évoque par la nature de son instrument une autre Minnie américaine, Eleanor Steber, même si elle ne dardera pas ses aigus comme le firent Nilsson ou Tebaldi. Comme pour sa récente Giorgetta dans le Tabarro dirigé par Marek Janowski, elle s’empare du personnage avec une sorte de plaisir rapace qui tire l’oreille.

Quel dommage de l’avoir mariée avec un Ramerrez si mal chantant, à la voix madrée : Marius Vlad fait peine à entendre malgré toute l’ardeur dont il tente d’emporter son chant. Le Jack Rance sans vraie noirceur et au baryton désuni de Lester Lynch existe moins encore face à une Melody Moore impérieuse qui ne le craint pas un instant, toute occupée à la gloire de son chant. Pour elle, qui s’affirme comme une des vraies pucciniennes du temps, on pourra entendre cette Fanciulla mineure, vite effacée par tant de gravures plus  saisissantes.

JCH