Paris, Plon / Gründ, 2016, 311 p., 29,95 €

Voici que paraît la version illustrée du Dictionnaire amoureux de l'opéra qu'Alain Duault avait publié en 2012 dans la fameuse collection des éditions Plon. Ses dimensions généreuses et son iconographie abondante en font un « beau livre » particulièrement adapté aux fêtes de Noël, cadeau de qualité que l'on aimera glisser (voire trouver) au pied du sapin. Il faut toutefois signaler qu'il s'agit aussi d'une version drastiquement abrégée (réduction au quart environ du nombre d'entrées) : exit les compositeurs, chefs d'orchestre ou metteurs en scène, les notions musicales ou générales, seuls restent en lice les artistes lyriques, les lieux et les œuvres. Lice dont on imagine qu'elle fut cruelle pour l'auteur puisqu'elle élimine au passage des noms aussi prestigieux que Malibran ou Caruso. Mais rassurez-vous, Callas, le Met ou La Flûte enchantée sont bien là ! Si Plácido Dominigo est toujours crédité d'un Siegfried à Bayreuth (au lieu de Siegmund - petite scorie qu'avait relevée Louis Bilodeau dans son compte rendu de l'ouvrage original, cf. L'ASO n° 274), la plupart des textes a été revue, écourtée certes mais aussi, ici ou là, légèrement amendée. Le nouveau volume est donc moins un dictionnaire que son aîné - reste qu'il n'en est pas moins amoureux : personnel de regard et d'expérience (sinon de ton, lequel a gommé la première personne) et séduisant dans sa présentation - d'une séduction toute opératique, élégante et glamour. Pourtant ce sont bien les deux volumes qu'il faudra réunir si l'on veut explorer pleinement l'univers lyrique selon Alain Duault : l'un pour le cœur qui y bat entre les lignes et les pages, et leur foisonnement passionné ; l'autre pour le plaisir de l'œil, spectaculaire lever de rideau.

C.C.