Sonia Prina (Partenope), Maria Grazia Schiavo (Rosmira), Maria Ercolano (Arsace), Eufemia Tufano (Emilio), Steffano Ferrari (Armindo), Charles Do Santos (Ormonte). I Turchini, dir. Antonio Florio, mise en scène : Gustavo Tambascio (2011).
DVD Dynamic 33 686.

Nous avions déjà été déçu par cette Partenope de Leonardo Vinci (1690/96 ?-1730) lorsqu'elle fut originellement publiée en CD. Nous le sommes encore plus maintenant que les images de la production espagnole nous sont infligées. Dans l'environnement bétonné de l'auditorium de Murcia, aussi laid qu'inapproprié, un spectacle en costumes et décors « baroques », avec force toiles peintes à perspectives, coiffures à plume et robes à paniers, essaye de redonner vie à ce dramma per musica vénitien de 1725. Nous ne reviendrons pas sur la faillite de la distribution ; les approximations de la trop poitrinante Sonia Prina, les stridences de Maria Grazia Schiavo, la minceur vocale de Charles Do Santos et la technique affligeante de Steffano Ferrari paraissant encore plus criantes ici. Même l'orchestre, pourtant convenable au CD, multiplie les problèmes de justesse et de mise en place. Seul Antonio Florio parvient à convaincre par sa direction engagée et analytique. Mais le pire demeure encore la mise en scène inconsistante de Gustavo Tambascio. Il semble considérer que la seule présence de costumes « historiques », et de « belle dance » (danse française du XVIIIe, hélas mise en œuvre sans grâce) suffit à animer la scène. Tout est statique, les postures n'ont rien d'expressif ou de naturel, l'artificialité revendiquée de la scénographie « baroque » n'étant en rien assimilée ou maîtrisée par aucun des acteurs et danseurs sur scène. Une piètre réalisation qu'il conviendra rapidement d'oublier.

D.M.