Bruno Taddia (Olivo), Filippo Morace (Pasquale), Laura Giordano (Isabella), Pietro Adaini (Camillo), Matteo Macchioni (Le Bross), Edoardo Milletti (Columella), Silvia Beltrami (Matilde), Giovanni Romeo (Diego), Orchestra dell'Accademia Teatro alla Scala, Coro Donizetti Opera, dir. Federico Maria Sardelli, mise en scène : operAlchemica (Bergamo, Teatro Sociale, 28/30 oct. 2016).

DVD Dynamic 37758. Présentation et synopsis bilingues (anglais, italien). Distr. Outhere.

Olivo et Pasquale sont frères, tous deux négociants à Lisbonne. Olivo a promis sa fille à un riche confrère, Le Bross, or Isabella aime un apprenti, Camillo. Avec l'aide de Le Bross et après un chantage au suicide, les deux jeunes gens auront gain de cause. Créé à Rome en janvier 1827 sur un livret de Jacopo Ferretti inspiré d'une pièce d'Antonio Sografi, Olivo e Pasquale fut révisé pour sa reprise au Fondo de Naples en septembre de la même année. Pour s'adapter au goût napolitain - et améliorer sa partition -, Donizetti remplaça les récitatifs par des dialogues parlés, usa de dialecte local pour Pasquale et, surtout, confia le rôle de Camillo à un ténor et non plus à un musico, lui offrant par la même occasion un nouvel air (« Che pensar ? »). Le rôle de basse bouffe de Pasquale (qui s'oppose à son frère Olivo, au caractère plus brutal) fut créé par Giuseppe Frezzolini à Rome puis Gennaro Luzio à Naples. Il appartient à une lignée donizettienne où s'illustrent aussi Mamma Agata, Enrico du Campanello, Dulcamara ou Don Pasquale.

La production de la Fondation Donizetti s'attache à la version de Naples, considérée comme définitive. Sympathiques et idiomatiques, les interprètes n'en sont parfois pas moins un peu dépassés par le panache d'un fiorito héritier de Rossini et par sa rhétorique que seule une aisance supérieure peut préserver de l'ennui ; Matteo Macchioni (Le Bross) reste ainsi très scolaire, et Laura Giordano atteint ses limites dans le rondo final d'Isabella. Le rythme d'ensemble souffre aussi quelque lenteur, notamment dans la direction musicale par trop sage - sans doute par prudence. La mise en scène, elle, joue au contraire la carte d'une fantaisie excentrique et colorée, tout comme d'une direction d'acteurs aux outrances farcesques ; du coup, l'intérêt s'accroît aux scènes dialoguées quand il s'émousse aux séquences chantés. Il faut dire que l'ouvrage, deux fois plus long qu'Il campanello par exemple, est aussi moins remarquable sur le plan de son invention musico-théâtrale, où l'action se dilue dans des numéros dont la musique semble franchement tirer à la ligne ici ou là. Cette captation a donc le mérite de documenter cet Olivo et Pasquale méconnu, sans pour autant lui insuffler le supplément d'esprit qui lui manque intrinsèquement.

C.C.