Marie-Bénédicte Souquet (Laurette), Isabelle Druet (Véronique), Jérôme Billy (Slivio / Pasquin / Docteur Miracle), Pierre-Yves Pruvost (le Podestat). Orchestre lyrique de Région Avignon-Provence, dir. Samuel Jean (2012).
CD Timpani 1C1204. Distr. Naïve.

Une opérette en un acte, quatre personnages, un orchestre modeste : tel était, en 1856, le cahier des charges du concours organisé par Offenbach pour les Bouffes-Parisiens. Bizet et Lecocq se retrouvèrent ex-aequo, chacun ayant droit au même nombre de représentations. Aujourd'hui, pourtant, on n'associe Le Docteur Miracle qu'au futur compositeur de Carmen - pas même vingt ans à l'époque. La musique pétille, comme celle de la Symphonie en do majeur, bourrée ici de clins d'œil divers - le Quatuor de l'omelette parodie le grand opéra. Samuel Jean dirige avec élégance et finesse, manquant peut-être ici ou là d'une pincée de sel. Les chanteurs sont bons, à défaut d'être toujours parfaits : si Pierre-Yves Pruvost campe un Podestat truculent mais jamais vulgaire, Jérôme Billy chante parfois un peu en arrière et Marie-Bénédicte Souquet est trop appliquée pour la piquante Laurette. L'ensemble n'en reste pas moins très homogène, conforme surtout à l'esprit très français de l'œuvre, pierre d'achoppement de la version Talpain - seule la voix parlée de la Véronique d'Isabelle Druet, dans les dialogues, paraît étrangement placée. Une version à comparer avec celles de Bruno Amaducci et d'Antonio de Almeida.

D.V.M.