Emiliano Gonzalez Toro (Octave, le Magnifique), Elizabeth Calleo (Clémentine), Douglas Williams (Laurence), Marguerite Krull (soprano), Jeffrey Thompson (Aldobrandin), Randall Scarlata (Horace), Karim Sulayman (Fabio). Opera Lafayette, dir. Ryan Brown.
CD Naxos 8660305. Distr. Abeille Musique.

On était curieux de ce Magnifique que le public de la Comédie Italienne avait applaudi le 4 mars 1773 et que Grétry avait dédié à son protecteur le Duc d'Albe. Une ouverture splendide, pleine d'effets romantiques nous alertait, mais il faut avouer que les trois actes qui suivent, portés par un argument assez maigre – comment, à force de stratagèmes, Octave obtiendra la main de Clémentine –, sont une déception. Grétry n'y produit qu'une musique au mètre, agréable, sans surprise, réservant à Clémentine quelques jolis airs galants qu'hélas la voix sans consistance d'Elizabeth Calleo trahit. A la création, Laruette y triompha, inspirant au plumitif du Mercure des vers admiratifs. D'ailleurs, la distribution est en peine, à part l'Octave plein de feu d'un superbe Emiliano Gonzalez Toro, le baryton modeste de Douglas Williams, mais surtout l'Aldobrandin bien vu, au joli français et au falsetto désopilant de Jeffrey Thompson. Indifférent à leur art, Ryan Brown dirige tout du même pas tranquille. On s'ennuie, on oublie, alors qu'un peu d'esprit aurait suffi à rendre la comédie charmante.

J.-C.H.