Nicole Car, Jodie Devos, Véronique Gens, Chantal Santon Jeffery (sopranos), Cyrille Dubois (ténor), Étienne Dupuis (baryton). Orchestre de chambre de Paris, direction Hervé Niquet.
Palazzetto Bru Zane BZ2004. Distr. Opus 64.

Abondance de biens ne nuit pas ou, comme on voudra, un bonheur ne vient jamais seul, à l’automne 2020, tandis que l’église québécoise de Mirabel offrait une acoustique propice à la captation des mélodies avec piano, à la Philharmonie de Paris, le respect des règles sanitaires éloignait des micros l’opéra prévu, on s’avisa de soumettre au chef et aux solistes un choix de mélodies que Massenet avait parées d’un accompagnement orchestral.

Du vite fait ? Certes, mais bien fait, dominé par Cyrille Dubois vif-argent (Pensée de printemps, Pensée d’automne, Pitchounette et La Chanson de Musette) et Véronique Gens, plus incarnée (Le Poète et le Fantôme, On dit !) ; Chantal Santon Jeffery, excellente dans Aurore, passe à côté de Marquise conçue pour une voix masculine, tout comme Hervé Niquet, parfait accompagnateur, mais qui sur les trois pages instrumentales qu’il nous révèle, court la poste dans la scène religieuse des Erynnies et ignore l’ombre qui doit envelopper le menuet de Thérèse après avoir ravi dans la Rêverie de Colombine.

Reste la question de ce qu’apporte la transcription orchestrale… Fort peu, hors sa perfection (dont la prise de son, généreuse, alourdit parfois les contours), exception faite d’À Colombine où Étienne Dupuis donne le meilleur en contrepoint d’un caléidoscope fabuleux.

Gérard Condé