La Voix humaine : Daniela Mazzucato (Elle) et Marco Scolastra (piano).
L’Histoire de Babar : Max René Cosotti (récitant) et Marco Scolastra (piano).
Brilliant Classics 96030. Présentation bilingue (ital., angl.). Distr. DistrArt Musique.

 
La Voix humaine avec un piano à la place de l’orchestre ? Quand Graham Johnson accompagne Felicity Lott, à la rigueur : c’est tellement mieux avec un orchestre… Même si l’on vous accorde que Poulenc se mettait volontiers au clavier pour sa chère Denise Duval. Marco Scolastra ne peut vraiment se mesurer à eux : un bon accompagnement, efficacement narratif, mais une sonorité métallique et un jeu peu inventif. Hier soubrette mozartienne, Daniela Mazzucato rejoint ces chanteuses en fin de course qui s’identifient à la femme abandonnée, nous contraignant à tolérer des aigus très problématiques. Elle échoue surtout, entre vérisme et affectation, à trouver le secret de la fusion du mot et de la note, à trouver le ton, le style, l’esprit. Sa Voix humaine ne peut satisfaire les exigences d’un mélomane francophone ayant beaucoup mieux à sa disposition. Max René Cosotti, qui excellait dans des rôles de composition, se charge de l’histoire plus légère de l’éléphant Babar, qui a bercé nos enfances. Il n’y convainc guère : l’exotisme de l’accent agace plus qu’il n’amuse. Le pianiste, en revanche, tire très bien ici son épingle du jeu, c’est lui qu’on écoute le plus volontiers. Ça ne sauve rien : un disque inutile.

Didier van Moere