Karin Ingebäck (Blenda), Mattias Ermedahl (Harald), Lars-Erik Jonsson (Johan), Stig Tysklind (le Cardinal), Jesper Taube (le roi Sverker), Fredrik Zetterström (Nils Dotta), Mikael Axelsson (Sven Grate), Ragnar Bohlin (le chevalier Karl), Ragnar Bodén (l’Évêque). Chœur et Orchestre de la Radio suédoise, dir. Michael Bartosch (enr. Stockholm, 1997).
Sterling CDO1118. 2 CD. Présentation, argument et livret en suédois et en anglais. Distr. Wyastone.


Dans l’opéra en quatre actes de Per August Ölander (1824-1886), Blenda la légendaire Suédoise tient à la fois de Jeanne d’Arc et de la Walkyrie – elle est d’ailleurs parfois appelée ainsi dans le livret. Une vierge guerrière courant au combat avec ses semblables alors que s’affrontent la Suède et le Danemark. Sa ravageuse beauté affole le Danois Nils Dotta et le Suédois Harald : elle mourra en tentant de les séparer, heureuse de mettre un terme à la guerre en les réconciliant. Peu connu en dehors des frontières de la Suède, Ölander, à la fois compositeur et inspecteur des douanes, a écrit une belle partition, assez traditionnelle dans l’écriture, rappelant souvent Weber, tenant du grand opéra par ses ensembles mais parfois aussi d’inspiration pastorale, avec parfois de beaux solos –le cor pour le roi Sverker, la flûte pour Blenda. L’Opéra royal de Stockholm créa Blenda en 1876. Sous la direction d’un Michael Bartosch à la fois épique et lyrique, l’orchestre et le chœur de la Radio suédoise confirment leur excellence. Distribution suédoise aussi, de haut vol, que déparent parfois les acidités de Karin Ingebäck, belle Blenda au demeurant, juste un peu courte dans la vaillance. Dotta a la voix bien timbrée et la ligne stylée de Fredrik Zetterström, rival du Harald très bien campé de Mattias Ermedahl. Strig Tysklind déploie une superbe basse en Cardinal, Jesper Taube a l’autorité du roi Sverker. C’est le huitième volume de la série que Sterling consacre à « L’Opéra romantique en Suède ». Pas une révélation, mais une découverte à ne pas négliger.

Didier van Moere