Arles, Actes Sud/Classica, 2015, 176 p., 17,80 €

 

Auteur, dans la même collection Classica, d'ouvrages sur Mendelssohn et Tchaïkovski, Jérôme Bastianelli se tourne maintenant du côté de la musique française avec ce Georges Bizet. Dans un style limpide et toujours agréable, Bastianelli délaisse la chronologie stricte au profit d'une présentation qui s'articule selon les quatre volets suivants : orchestre, piano, théâtre et destinées. Le troisième chapitre retrace la carrière scénique de Bizet, à l'exception de Carmen et de L'Arlésienne auxquelles est consacrée la dernière partie. Possédant un excellent esprit de synthèse, l'auteur résume parfaitement l'essentiel des aspects biographiques et artistiques de Bizet, tout en les situant bien dans le contexte social du Second Empire et du début de la Troisième République. Les « indications discographiques » pèchent toutefois par excès de brièveté et on aurait souhaité quelques mots sur les grandes versions vidéo des Pêcheurs de perles et surtout de Carmen. Comment peut-on ignorer ici les interprétations magistrales d'Anna Caterina Antonacci, Jonas Kaufmann ou Roberto Alagna ? On nous permettra également de relever une erreur un peu gênante : le parallèle entre Carmen et Aleko peut se justifier en raison du meurtre passionnel d'une femme fatale, mais il faut noter que le poème de Pouchkine à l'origine de l'opéra de Rachmaninov s'intitule Les Tziganes (1824) et non pas La Tzigane. Cela étant, on recommandera sans hésiter ce livre en guise d'introduction aux ouvrages de référence de Mina Curtiss, Winton Dean, Hugh MacDonald, Rémy Stricker et Hervé Lacombe.

L.B.