George London (Amfortas), Ludwig Weber (Gurnemanz), Wolfgang Windgassen (Parsifal), Hermann Uhde (Klingsor), Kurt Boehme (Titurel), Martha Mödl (Kundry), Chœurs et Orchestre du Festival de Bayreuth, dir. Hans Knappertsbusch (Bayreuth, live 1952).
CD Andromeda ANDR 5161. Distr. Abeille Musique.

Neues Bayreuth, An II. Cet été 1952, on redit la bonne nouvelle d'une production qui a fait, l'année précédente, la Révolution dans le monde wagnérien comme dans celui de la mise en scène d'opéra, et le bonheur d'une distribution qui a fait l'Histoire. Et dans ce témoin de la Radio bavaroise, déjà édité par Melodram et Archipel, on retrouve quasi préservée l'émotion de l'été passé, qui fait la valeur ajoutée du classique Teldec aujourd'hui dans le domaine public (Naxos).

C'est Knappertsbusch qui la tient surtout, tant sa direction rayonne. Simplement, il n'a plus l'interrogation de la première fois sur ce que signifierait l'événement. Désormais, on sait, on affirme. La distribution est pratiquement la même, avec Windgassen et sa tendresse irradiante au III, avec Mödl et son inimitable Kundry sombre et feulante, avec le magistral London dont on sent la blessure le torturer, avec Weber, en fin de carrière certes, mais seul capable alors de donner aux mots le contenu qu'y donnerait aussi Hotter, avec Uhde enfin, magistral Klingsor. Variantes de détail : le Titurel de Kurt Boehme, évidemment profond, et pour mener les Filles-Fleurs, une soprano d'un luxe tel que Bayreuth ne peut plus s'en offrir depuis longtemps, Rita Streich ! Entre les Chevaliers, Pages et autres Filles, les seconds plans sont parfaits, et les chœurs de Wilhelm Pitz bien évidemment absolus.

Le son mono de radio n'est pas aussi profond que celui de Teldec 1951, vous n'apprendrez rien de très neuf sur le sujet si vous avez déjà cette référence. En fait, cette version est plus pour ceux qui ont envie d'avoir tout Kna de 1951 à 1964, pour s'embarquer dans un voyage dans l'espace-temps comme il en est peu. Cette chance-là n'existe qu'ici : comment parler alors d'utilité du doublon ? De toute façon, celui-ci est mémorable.

P.F.