Franz Tscherne (Majordome), Markus Werba (Maître de musique), Sophie Koch (Compositeur), AJ Glueckert (Ténor/Bacchus), Joseph Dahdah (Un officier), Antonio Garés (Un maître à danser), Matteo Guerzé (Un perruquier), Amin Ahangaran (Un laquais), Jessica Pratt (Zerbinette), Krassimira Stoyanova (Prima donna/Ariane), Liviu Holender (Arlequin), Luca Bernard (Scaramouche), Jacoub Eisa (Truffaldin), Paul Schweinester (Brighella), Maria Nazarova (Naïade), Anna-Doris Capitelli (Dryade), Liubov Medvedeva (Echo). Orchestre du Mai musical florentin, dir. Daniele Gatti, mise en scène, Matthias Hartmann (Florence, Théâtre de la Pergola, 27-29 juin 2022).

Dynamic.Présentation bilingue (angl., all.). Distr. Outhere.

Dans ce décor désordonné, flashy et kitsch, entre maison de parvenu et discothèque appelée « Naxos », que se passe-t-il ? Quasiment rien : Matthias Hartmann nous en met plein les yeux mais ne sait visiblement pas quoi faire du chef-d’œuvre straussien et ne dirige pas vraiment les chanteurs. Rien de drôle, rien de tragique, on s’ennuie à mourir. C’est heureusement bien chanté, même si le Compositeur de Sophie Koch, appelée à la rescousse pour remplacer une consœur, n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. Krassimira Stoyanova a de la voix, du souffle et du style, mais son Ariane reste un peu bourgeoise. Si Jessica Pratt préserve l’ambiguïté de Zerbinette et en assume crânement les coloratures, on la préfère dans les rôles italiens. Sachons gré, en tout cas, au Bacchus d’AJ Glueckert de ne pas s’époumoner et de respecter plutôt les indications de Strauss. Et Markus Werba donne un sacré coup de jeune au Maître de musique, qu’on n’entend pas toujours aussi chanté. Le reste de la distribution assure. Daniele Gatti a du mal à imprimer un rythme au Prologue, plus à l’aise ensuite à défaut d’être inspiré et de distiller les subtilités de l’orchestre de Strauss. À côté de Böhm/Schenk à Salzbourg, pour la tradition, de Davis/Morelli à Dresde, pour la modernisation, de Dohnanyi/Wieler et Morabito à Salzbourg, pour l’insolence, de Dohnanyi/Guth à Zurich, pour le renouvellement, cette soirée florentine fait pâle figure. Le CD existe aussi, mais se heurte à une concurrence encore plus rude. À oublier.  

D.V.M